Commémoration du 11 novembre – « Il ne faut surtout pas oublier » – L’Avenir – 10/11/12

MOUSCRON – Deux jours avant la fête de l’Armistice de 14-18, les enfants de 6e primaire de l’école du Mont-à-Leux ont mis en pratique le devoir de mémoire.

L’école du Mont-à-Leux a comme spécificité de posséder sa propre plaque commémorative, mettant à l’honneur les anciens élèves du lieu, morts durant les guerres mondiales. Bien que les élèves passent chaque jour devant cette plaque, beaucoup ignorent ce qu’elle représente.

Pour la première fois, les élèves de 6e primaire ont fêté les anciens combattants en présence de membres de l’Alliance patriotique de la région (ex-militaires et soldats de la Seconde Guerre).

«Ce projet a pris vie un peu par hasard, explique Rodrigue Douchi, professeur de la classe participante, Chaque année, après les vacances de Toussaint, je parle en classe des guerres mondiales. Et j’ai remarqué en discutant avec les élèves que personne ne connaissait la plaque, placée devant l’école. J’en ai parlé au directeur et nous avons tout organisé ».

 

« Mon grand-père m’a raconté »

Vendredi matin, vers 10 heures, les élèves de dernière année primaire se sont présentés devant la stèle afin d’y déposer une composition florale. Après un petit mot du directeur, mettant en avant les valeurs de démocratie et de paix, les enfants ont chanté le premier couplet ainsi que le refrain de la Brabançonne.

Ensuite, deux enfants ont déposé une gerbe de fleurs face au monument. Parmi eux, Clara, âgée de 11 ans : «Il est très important de continuer à commémorer les anciens combattants. Il ne faut surtout pas oublier tout ce qu’ils ont fait pour nous. Mon grand-père était enfant pendant la guerre et il m’a déjà raconté comment cela se passait à l’époque. Il ne faut surtout pas oublier ».

 

L’hymne national pour sensibiliser

Un discours sage dans lequel le rôle du professeur n’est certainement pas anodin. «L’approche de l’Armistice nous permet de mettre en place un projet pédagogique important. Parler du passé aux enfants reste un devoir de mémoire. Il faut qu’ils sachent ce qui s’est réellement passé. De plus, en évoquant le passé, les enfants comprennent mieux notre société actuelle. Par exemple, d’un point de vue géographie, nous analysons la carte d’avant-guerre et nous comprenons ainsi pourquoi la communauté germanophone a été créée. J’explique aussi aux enfants la guerre, les conditions de vie dans les tranchées, le rôle des femmes; le tout à base de vidéos et d’une mini-exposition que j’ai créée ».

Autre exemple, apprendre à chanter l’hymne national revêtait une portée philosophique. «Nous profitons aussi de l’approche de la guerre pour montrer le caractère national belge. En ces temps où beaucoup, comme Bart De Wever, veulent la séparation de la Belgique, apprendre le chant national permet de renforcer le sentiment d’appartenance à ce pays. De plus, dans notre classe, nous avons des Français, des Belges, des personnes de nationalité étrangère et tout se passe en harmonie. Certaines personnes devraient s’en inspirer » plaisante notre interlocuteur.

L’année prochaine, la volonté de l’école est d’étendre l’événement à tout l’établissement.

Source : www.lavenir.net – http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20121110_00229751&pid=1664549